Dans ce chapitre, nous nous intéressons à 3 cas d’utilisation illustrant l’intérêt que peut avoir l’approche bayésienne pour les sciences biomédicales.

Analyse post-mortem d’un essai clinique randomisé sous-dimensionné

L’essai clinique randomisé EOLIA (Combes et al., NEJM, 2018)1 a évalué un nouveau traitement pour le Syndrome de Détresse Respiratoire Aiguë (SDRA — Acute Respiratory Distress Syndrome ou ARDS) en comparant le taux de mortalité à 60 jours chez 249 patients randomisés entre un groupe témoin (recevant un traitement conventionnel, c’est-à-dire une ventilation mécanique) et un groupe recevant une Oxygénation par Membrane Extra-Corporelle (ExtraCorporeal Membrane Oxygenation ou ECMO) — le nouveau traitement évalué.

Une analyse fréquentiste des données a estimé le risque relatif de décès de 0,76 dans le bras ECMO comparé au groupe témoin (en intention de traiter), avec un intervalle de confiance à \(96\%\) : \(CI_{95\%} =[0,55, 1,04]\) et une p-valeur associée de \(0,09\).

Données observées dans l’essai EOLIA
Groupe ECMO Groupe témoin
Taille du groupe \(\boldsymbol{n}\) \(124\) \(125\)
Nombre de décès à 60 jours \(44\) \(57\)

Goligher et al. (JAMA, 2018)2 ont effectué une ré-analyse de ces données avec une approche bayésienne, continuant d’explorer les éléments apportés par ces données et comment ils peuvent être quantifiés et résumés par l’approche bayésienne.